jeudi 30 janvier 2014

Fleur Pellerin, un solide porte-étendard pour les startups françaises

La ministre a adressé ses voeux à la « French Tech », l'écosystème des jeunes pousses françaises. Enthousiaste et enflammée, Fleur Pellerin appelle les entrepreneurs du web à se fédérer pour aller chasser en meute à l'international.


Fleur Pellerin présente ses voeux à la French Tech le 29 janvier à Bercy
Fleur Pellerin présente ses voeux à la French Tech le 29 janvier à Bercy
C’est dans le vaste auditorium de Bercy que Fleur Pellerin a adressé ses vœux à l’écosystème de l’économie numérique. Portant en étendard l’initiative French Tech, qui a pour objectif de fédérer les jeunes entreprises innovantes pour notamment attaquer les marchés internationaux, la ministre du numérique s’est montrée combative et bien décidée à soutenir l’esprit entrepreneurial des dirigeants de start ups. « Les  travaux issus des Assises de l'Entrepreneuriat ont été une belle avancée, à l'avant garde du pacte de responsabilité », a-t-elle souligné.
Pour plusieurs dirigeants d’entreprises présents, le contraste a d’ailleurs été saisissant entre la cérémonie animée par la jeune ministre et celle qui a eu lieu vingt quatre heures plus tôt, au même endroit, mais orchestrée par Pierre Moscovici. « Hier, nous étions moitié moins, à écouter un discours soporifique, sans envergure et guère fédérateur pour les grands managers et entrepreneurs présents. Aujourd’hui, place au dynamisme, à l’enthousiasme, au rebond ! C’est ce que l’on a envie d’entendre. Ça fait du bien », confie le dirigeant d’une Entreprise de Services Numérique (ex-SSII).

La France est une nation pro business



Sans doute un peu galvanisée par son séjour américain au CES de Las Vegas, Fleur Pellerin a véritablement réussi sa rentrée 2014. Avec un sens de la formule aiguisé « nous sommes une nation pro business, pro entrepreneur…  Il faut valoriser la culture du risque, changer notre logiciel de pensée pour admettre que ce que l’on apprend lors d’un échec nous renforce et va nous aider à rebondir… Vive la startup république. »
La ministre n’a ainsi cessé de vanter les atouts des jeunes pousses françaises, de défendre la cause entrepreneuriale et d’exhorter tous les acteurs présents à échanger davantage et à mieux collaborer. « Les start ups vont nous aider à ne pas rester de simples observateurs mais à devenir des acteurs du marché et de l'économie. Il faut que nous mettions davantage en avant les succès de nos entrepreneurs. Il faut qu’à l’étranger, nos partenaires et nos concurrents comprennent que la France est un pays où il fait bon de créer des entreprises, de faire du business, d’investir, etc ».    
Consciente de la grande bataille du moment au sein du gouvernement, Fleur Pellerin a également rappelé à quel point les jeunes entreprises innovantes sont des vecteurs d’emplois. « Les métiers de demain viendront des start up d’aujourd’hui voire même des entreprises qui n’existent pas encore », souligne la ministre.

Concurrencer sans complexe la Silicon Valley

En organisant ses vœux, Fleur Pellerin n’avait pas pour seule intention d’haranguer l’écosystème numérique. Elle en a profité pour apporter quelques précisions sur les objectifs de l’initiative French Tech : apporter de la croissance et aider nos entreprises à rayonner davantage au niveau international notamment. Selon elle, il faut ainsi remporter la prochaine bataille de la localisation des grands hubs d’innovation.
La compétition est internationale pour attirer les talents, les meilleures entreprises et des investisseurs aux poches bien pleines. La France doit donc se positionner au tout premier plan sur la carte de l’agilité et de l’innovation. Concourir sans complexe et avec ambition face aux américains de la Silicon Valley, de Boston ou New York, face à Israël, mais aussi face à Londres, Berlin ou à la Scandinavie.

Création d'un label "Métropole French tech"



La ministre lance ainsi le cahier des charges pour la création d’un label « Métropole French Tech ». « Il s’agit de reconnaître les dynamiques collectives et les masses critiques qui existent déjà dans les collectivités territoriales. Que celles-ci fédèrent leurs écosystèmes pour favoriser l’apprentissage à la programmation par exemple ; pour créer des liens locaux entre les entreprises, les universités et les laboratoires de recherche ».
 
Le Gouvernement souhaite octroyer une dizaine de labels avant la fin du premier semestre 2014. Ces labels donneront un accès privilégié à un ensemble d’offres de services et de ressources pour soutenir l’innovation sur le territoire et serviront de support à une campagne de promotion et d’attractivité internationale, précise le ministère. Ces labels French Tech ne se limiteront d’ailleurs pas aux seules métropoles. Ils pourront aussi concerner un projet plus isolé. « Il faut s’approprier cette marque et la projeter à l’étranger », clame Fleur Pellerin.
 
La ministre a également rappelé qu’en parallèle de ces initiatives, la consultation nationale des programmes d’accélération de création de start ups était encore ouverte jusqu’au 30 mars, avec à la clé 200 millions provenant de fonds privés. Au total ce sont ainsi 215 millions qui sont mobilisés dans le cadre des investissements d’avenir via les participations de la Caisse des Dépôts, de la BPI, d’UbiFrance et de L’Afii (Agence française pour les investissements internationaux).
 
« Mon projet politique est d'instaurer un esprit French Tech qui bouscule des situations établies, inventent des nouvelles formes et expérimentent des nouvelles choses. Et mon voeu pour 2014 est qu'il naisse en France, grâce aux outils proposés par l'initiative French Tech, une vraie fédération de l'écosystème du numérique ; mobilisant tous les acteurs privés, publics, les collectivités avec comme objectif de soutenir la croissance et le rayonnement des startups », conclut Fleur Pellerin. Un souhait qui va certainement interpeller des organisations comme Syntec Numérique ou l'Afdel qui cherchent aussi à fédérer cet écosystème et à l'associer au monde de l'IT dans son ensemble.

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